jeudi 15 mai 2025 à 16:13
Non, choisir une couleur pour ta marque ne revient pas à "préférer le bleu au rouge parce que c’est joli". En branding comme en UX, la couleur est une décision stratégique. Elle guide l’émotion, elle influence le comportement, et elle ancre la mémoire.
Selon une étude de l’Université de Winnipeg (2023), jusqu’à 90 % des jugements spontanés sur un produit ou un site peuvent être basés sur la couleur seule — si l’émotion induite est en adéquation avec ce qui est perçu. Et c’est précisément là que tout se joue : ce que véhicule une nuance spécifique peut changer la perception d’une marque en quelques millisecondes. Si c’est pas beau ça.
Si tu veux inspirer le calme, la fiabilité ou le sérieux dès la première seconde, le bleu est ton meilleur allié. Ce n’est pas pour rien qu’il truste les chartes graphiques des banques, des mutuelles, des plateformes SaaS et des institutions. Le bleu agit comme un signal de sécurité mentale, à savoir apaise sans endormir, structure sans agresser. Mais attention : toutes les déclinaisons de bleu ne racontent pas la même histoire. Et c’est là que tout se joue.
Bleu clair : apaisant, frais et professionnel. Utilisé dans les secteurs tech et santé, il inspire la clarté, la fiabilité, la propreté. On le retrouve souvent chez les fintech, santé (hôpitaux, mutuelles, centres de soins), technologies (SaaS, startups B2B), éducation en ligne, finance éthique, assurances…
Bleu foncé : sérieux, institutionnel et autoritaire. Le bleu marine ou bleu nuit incarne le pouvoir contrôlé. C’est la couleur des banques, des assurances, des cabinets juridiques, assurances traditionnelles, éducation supérieure, industrie lourde — là où la stabilité doit primer. Ça rigole plus là.
Bleu roi : élégant et impactant. Plus saturé, il attire davantage l’attention tout en restant dans le registre « corporate maîtrisé ». On le retrouve essentiellement dans les domaines du consulting haut de gamme, événementiel corporate, tech premium, luxe accessible.
Bleu canard/ Bleu vert : modernité et unicité. Ambigu visuellement, ce bleu légèrement teinté de vert est souvent utilisé dans les marques lifestyle ou culturelles qui veulent s’éloigner des standards (“c’est pas pareil, on est différents nous”), les musées également, design mobilier, cosmétiques alternatifs…
Selon l’étude CCIC (Color in Context of Interaction, 2024), le bleu reste la couleur perçue comme la plus « digne de confiance » par 68 % des répondants européens.
Le rouge, c’est la couleur qui ne demande jamais la permission. Elle parle fort, elle attire l’œil, elle déclenche. Utilisé dans le retail, les fast-foods, les alertes et les call-to-action, le rouge est un déclencheur de décisions rapides. C’est aussi une couleur chargée de dualité : entre amour passionnel et signal d’urgence. En design, elle ne pardonne pas — mal utilisée, elle fatigue. Bien exploitée, elle propulse.
Rouge vif : urgence, puissance et désir. Utilisé dans le retail (promotions, soldes), restauration rapide, e-commerce grand public, automobile, sport, les notifications, ou les CTA (call-to-action) pour capter l’attention en priorité.
Rouge bordeaux/ Rouge sombre : luxe, autorité et tradition. Idéal dans les vins et spiritueux, mode haut de gamme, hôtellerie de prestige, institutions culturelles. Il évoque la profondeur et la richesse.
Rouge orangé : dynamisme et jeunesse. Plus accessible, moins agressif. Utilisé dans les marques sportives (mode urbaine) ou les chaînes alimentaires.
En neuromarketing, le rouge augmente la fréquence cardiaque moyenne de 9 % en phase de test visuel (Université de Stanford, 2023).
Le jaune, c’est l’étincelle du spectre chromatique. Il évoque l’énergie solaire, la curiosité, l’inventivité. C’est une couleur qui rend les interfaces dynamiques, les produits visibles, et les campagnes mémorables. Mais il a un revers : en trop grande quantité ou mal contrasté, le jaune peut fatiguer l’œil, créer du stress visuel, voire du rejet. À manier avec précision.
Jaune vif : stimulant, joyeux et parfois anxiogène. Le jaune pur peut évoquer le soleil et la vivacité — mais mal dosé, il peut vite créer une forme d’instabilité visuelle. Il est surtout utilisé dans les jeux et divertissement, food packaging, enseignes discount, signalétique urbaine.
Jaune pastel : doux, amical et accessible. Utilisé dans les apps pour enfants, les marques pédagogiques ou les univers de service client "feel good" aka services d’accueil, coaching bien-être.
Jaune moutarde/ Jaune ocre : rétro, mature et cultivé. Très prisé dans le design éditorial ou les marques premium au storytelling fort, décoration intérieure, artisanat, food vintage.
Une étude Nielsen (2025) montre que les produits emballés en jaune pastel génèrent 18 % de temps de regard en plus que ceux en rouge ou orange vif.
Le vert coche beaucoup de cases à la fois : naturel, rassurant, innovant. Il parle de futur durable, d’ancrage dans le réel, de progrès raisonné. Dans les interfaces, il apaise ; dans le branding, il crédibilise. C’est aussi la couleur la plus utilisée dans les discours environnementaux. Mais attention : tous les verts ne sont pas écolos. Et tous les écolos ne sont pas crédibles.
Vert clair : naturel, bio et légèreté. Utilisé pour les marques éco-responsables, les produits « green » ou les produits bio, cosmétiques naturels, alimentation végétale, éco-fashion.
Vert foncé/ Vert forêt : enracinement, institution et crédibilité. Couleur des ONG environnementales, labels bio, universités écologiques, marques patrimoniales. Il rassure, structure, inspire la longévité.
Vert menthe/ Vert Jade/ Vert céladon : sérénité et fraîcheur digitale. Adopté dans les UX/UI design, apps santé mentale, cosmétiques clean, startups médicales, pour ses vertus apaisantes sans froideur clinique.
Le vert est associé à une baisse mesurable du stress visuel (jusqu’à –21 % de fatigue oculaire dans les tests UX, MIT 2024).
Longtemps associé à la royauté, le violet est devenu la couleur des choses qu’on ne peut pas tout à fait expliquer. Il insuffle du sens, de la profondeur, une touche de mystique — tout en restant classe. Dans les industries créatives ou les marques d’introspection, c’est un excellent vecteur d’intelligence émotionnelle. Le violet ne crie pas, il intrigue.
Violet foncé : luxe, profondeur et sophistication. Utilisé dans les industries créatives, les parfums, beauté premium, galeries d’art, événementiel culturel.
Violet clair/ Lavande/ Lilas : introspection, douceur et modernité alternative. Parfait pour les marques centrées bien-être, coaching ou nouvelles formes de spiritualité, à savoir développement personnel, yoga, bien-être émotionnel, produits holistiques.
Psychologiquement, le violet active à la fois les zones liées à la curiosité et au contrôle émotionnel (Journal of Applied Color Psychology, 2023).
Le noir, c’est la coupe droite du design. La base. L’armure. Il crée du contraste, souligne le sérieux, et évoque la sophistication la plus pure. On le retrouve dans le luxe, la tech, le juridique. C’est aussi une couleur qui délimite, qui affirme. Elle exige un branding structuré — sans approximation. Le noir, quand c’est bien fait, c’est inoubliable.
Noir profond : luxe absolu, technologie et minimalisme haut de gamme. Utilisé par les marques premium (Apple, Yves Saint Laurent…). On retrouve également beaucoup l’horlogerie, mode luxe, voitures de prestige…
Noir graphite/ Noir anthracite : robustesse, sérieux et neutralité tactique. Plus doux, moins tranchant, idéal pour les plateformes B2B ou les services professionnels, cybersécurité, fintech, SaaS industriels.
Le noir reste la couleur perçue comme la plus « experte » selon 71 % des dirigeants interrogés dans l’étude BrandTrust 2023.
Le blanc, c’est le silence utile dans une partition visuelle. Il respire, il hiérarchise, il laisse vivre les autres couleurs. En UX, il est indispensable. En branding, il crée l’élégance sans effort. Mais il doit être dosé, encadré, pensé. Parce qu’un excès de blanc devient vide, et le vide, ça n'engage pas obviously.
Blanc pur : honnêteté, fraîcheur et clarté. Essentiel en UX pour laisser respirer les contenus, créer des contrastes nets. Cette couleur est utilisée en technologie médicale, design scandinave, luxe minimaliste, édition.
Blanc cassé/ Blanc crème : chaleur, humanité et confort. Moins agressif pour les yeux, utilisé dans les interfaces de lecture, artisanat, services à la personne, hôtellerie intimiste, univers des soins naturels.
L’orange (oui L’ORANGE), c’est la couleur du mouvement. Elle réchauffe sans brûler, attire sans agresser. Très utilisée dans les interfaces mobiles et les sites e-commerce, c’est une couleur qui appelle à l’action tout en restant accueillante. Moins radicale que le rouge, plus fun que le jaune. C’est la bonne humeur structurée.
Orange vif : mouvement, rapidité et engagement. Parfait pour les CTA, les boutons “ ajouter au panier “, ou les marques agiles, transport rapide, logistique, e-commerce réactif, apps mobile first.
Orange brûlé/ Orange terra cotta : créativité, ancrage et éthique. Très présent dans les DNVB (digital native vertical brands), les marques déco responsables, slow fashion, artisanat créatif, marques éthiques.
Le gris, c’est l’équilibre parfait entre le tout et le rien. C’est la couleur du système, de l’interface, de la réflexion posée. Ni froid, ni chaud, il structure le contenu sans voler la vedette. Il est aussi très utilisé en hiérarchisation typographique, en design B2B, et dans les environnements à forte densité informationnelle. Le gris, c’est ce qui fait tenir l’édifice sans qu’on le voie. Et c’est précisément sa force.
Gris clair : sobriété, humilité et clarté structurelle. Utilisé pour les éléments secondaires dans l’UI, les icônes, les textes d’assistance, les plateformes SaaS, l’éducation numérique, tech corporate.
Gris foncé/ Gris ardoise : modernité, stabilité et concentration. Rappelle les interfaces tech, les systèmes de design sobre et les espaces B2B, le consulting, fintech, sécurité digitale.
En design web, les arrière-plans gris foncé augmentent le temps de lecture de 15 % (Baymard Institute, 2023).
Le rose a fait sa révolution. Délesté des clichés genrés, il revient comme un code de modernité douce, de vulnérabilité assumée, et de fraîcheur visuelle. Il est partout : UX santé, branding émotionnel, esthétique lifestyle. Mais tous les roses n'ont pas la même intensité de message, et c’est là qu’on entre dans les détails.
Rose pâle : tendresse, romantisme et bienveillance. Classique des marques axées maternité, puériculture, cosmétiques doux, santé féminine, branding sensoriel. Évoque la douceur, le soin, l’affection. Utilisé dans les interfaces axées santé mentale également.
Rose fuchsia/ Rose magenta : audace, féminité assumée et disruption. Pop, vibrant, visuellement puissant. Adoré par les marques mode créatives, les artistes (digital et classiques) ou les plateformes qui ciblent une audience jeune et engagée (community platforms), pop culture.
Vieux rose/ Rose poudré : délicatesse, héritage et authenticité. Très prisé dans les DNVB slow fashion, les marques artisanales ou les comptes culture lifestyle. Il incarne les marques de design éthique, art de vivre, édition romantique, décoration artisanale.
Le rose, dans ses tonalités pastel, augmente la perception d’accessibilité d’un service de 14 % (UX Psychology Lab, 2023).
Le beige, c’est l’humilité visuelle. Il calme, il stabilise, il rassure. Surtout dans les univers saturés d’images et d'infos. De plus en plus utilisé dans les marques éthiques, il incarne un retour à la matière, à la texture, à l’authentique. Et pourtant, il n’est jamais fade. Quand il est bien dosé, il donne toute sa noblesse au minimalisme.
Beige clair/ Beige sable : neutralité, élégance et calme. Ultra utilisé dans les marques éco-conscious, déco minimaliste et haut-de-gamme ou artisanat contemporain, mode neutre, artisanat d’intérieur, hôtels eco-chic. Il laisse place au contenu tout en posant un univers stable.
Taupe/ Grège/ Brun clair : naturel, matière et ancrage. Des couleurs qui évoquent le lin, le bois, la terre. Parfaites pour les marques organiques, les créateurs, les hôtels ou les marques haut-de-gamme responsables, aka gastronomie bio, mobilier éthique, cosmétique solide, bien-être holistique…
Selon la plateforme Behance, l’utilisation de palettes beiges a augmenté de 31 % en branding B2C entre 2022 et 2024.
Longtemps délaissé, le marron revient comme un marqueur fort de réassurance, de proximité et de savoir-faire. C’est la couleur du café, du cuir, du bois, de la main qui travaille. Dans une époque où le tangible manque, le marron remet les pieds sur terre. Idéal pour les marques artisanales, alimentaires, ou celles qui veulent montrer qu’elles tiennent debout depuis longtemps (et pour longtemps).
Marron clair/ Marron caramel : douceur, proximité et sécurité. Utilisé dans le packaging alimentaire, les cafés, ou les marques artisanales, épiceries fines, maroquinerie... Il évoque la terre, le bois, le fait-main — un retour à l’essentiel qui rassure.
Marron chocolat/ Brun foncé : robustesse, durabilité et tradition. Parfait pour les marques liées à l’univers culinaire, à la nature, ou aux savoir-faire anciens, aka chocolaterie, culture café, outdoor premium, maisons patrimoniales. Le brun foncé inspire confiance, ancrage et sérieux sans froideur.
En branding sensoriel, le marron est perçu comme la couleur la plus « fiable » dans les domaines alimentaires et artisanaux (Étude Food & Feel, 2024).
Impossible d’aborder la psychologie des couleurs sans évoquer le doré, cette teinte qui ne cherche pas à être subtile, mais souveraine. Le doré, ce n’est pas une couleur : c’est une déclaration. Historiquement associé à la richesse, au pouvoir et au divin (merci les Byzantins, Louis XIV et la signalétique de luxe), il est aujourd’hui utilisé comme code visuel de distinction, de récompense et d’héritage.
Mais attention : tous les dorés ne se valent pas.
Un doré mat évoque la sobriété riche, la noblesse qui n’a plus besoin de prouver quoi que ce soit.
Un doré brillant flirte parfois avec le bling-bling (cf certains packaging cosmétiques très “fin d’année chez Sephora”).
Le champagne, ce doré pâle rosé, inspire raffinement discret et féminité premium.
Psychologiquement, le doré active des zones du cerveau liées à la valorisation et au prestige. Une étude de l’université de Yale (2023) démontre que les objets présentés dans un contexte doré sont perçus comme 33 % plus rares ou plus chers, à valeur égale.
Et en marketing ? C’est la couleur du “limited edition”, du VIP, du trophée digital.
Niveau secteurs clés, on le retrouve dans le luxe, la joaillerie, la finance haut de gamme, les spiritueux premium, le champagne, la fintech (version trust-building), la beauté anti-âge, notamment chez des marques comme Paco Rabanne (1 Million), Moët, Yves Saint Laurent (gamme Or Rouge), Mastercard (nouvelle carte World Elite) etc.
Moins tapageur que l’or, mais tout aussi symbolique, l’argenté est la couleur du futur propre. Associé au métal, à la technologie, à l’élégance froide, il communique la modernité sous contrôle, la précision et le professionnalisme. Là où l’or évoque le faste, l’argenté parle d’ingénierie. De performance. De sérieux tech.
Psychologiquement, il est perçu comme moins émotionnel mais plus rassurant. Une étude menée par le MIT Media Lab (2024) révèle que les interfaces en nuances argentées augmentent la perception de fiabilité technique de +18 %, en particulier dans les domaines de la santé et de l’intelligence artificielle.
🌫 L’argent mat peut évoquer le calme clinique, tandis que l’argent chromé devient plus provocant, presque cyberpunk.
Ses secteurs clés sont l’automobile, la tech, l’IA, l’architecture, la high-tech grand public, la cybersécurité, pour des marques comme Apple (MacBook Silver), Tesla (Cybertruck), Bang & Olufsen, Dyson, Swiss Made horlogerie, Montblanc etc.
McDonald’s se met au vert
Le rouge et le jaune n’étaient pas un hasard : le rouge stimulait l’appétit et le sentiment d’urgence, le jaune évoquait la jeunesse, la rapidité, et attirait visuellement. En 2009, McDonald’s a basculé progressivement vers un branding plus vert, notamment en Europe, pour refléter une image plus éco-responsable, saine et durable. Objectif prévisible, redorer l’image du fast-food tout en répondant aux attentes de transparence alimentaire. Et n’oubliez pas, on boycott ! ;)
Psychologie de la couleur bleu dans le branding
Bleu clair : Slack, Skype — pour véhiculer la collaboration fluide et la transparence entre utilisateurs.
Bleu foncé : BNP Paribas, AXA, LinkedIn — pour souligner la confiance, le sérieux, et la durabilité institutionnelle. Un grand classique.
Bleu roi : Pepsi, Samsung — une version plus punchy du bleu corporate, avec une petite touche moderne.
Bleu canard : Monoprix, Aesop édition spéciale, Spotify Wrapped (en version événementielle) — un bleu atypique qui attire les regards sans crier.
Fun fact : Facebook a choisi le bleu car Mark Zuckerberg est daltonien rouge/vert, mais le choix est devenu stratégique, à savoir confiance, accessibilité, neutralité émotionnelle. LinkedIn utilise un bleu plus profond, pour évoquer le sérieux professionnel. PayPal joue sur deux bleus pour souligner à la fois la sécurité et la fluidité dans le paiement.
Le violet de Milka n’est pas là pour faire joli. Il s’agit d’un positionnement émotionnel puissant, tourné vers la tendresse, la douceur, et l’attachement. Une couleur unique dans l’agroalimentaire, qui crée un univers affectif immédiatement identifiable.
Apple, c’est la maîtrise absolue du noir et blanc. Le blanc pour la clarté, la simplicité. Le noir pour le luxe tech, l’intemporalité. Chaque produit, chaque keynote, chaque packaging repose sur cette dualité maîtrisée. Leur branding couleur n’est jamais un hasard, même dans les éditions limitées (ex. iPhone RED).
Le vert profond de Starbucks évoque une certaine idée de nature, mais aussi de sophistication calme. Ce n’est pas le vert clair du bio cheap, c’est celui d’un café de qualité, d’un espace refuge, d’un lifestyle urbain avec valeurs. On boycott aussi hein.
L’opérateur Orange a fait le choix d’une couleur... orange. Signe d’accessibilité, de chaleur, mais aussi de mémorisation immédiate. Le nom-couleur crée une cohérence branding inégalée, surtout dans un secteur tech où le bleu domine largement.
Snapchat a misé sur un jaune franc, hyper visible, pour capter l’énergie d’une génération hyperactive. C’est une couleur peu utilisée dans le digital, et donc une excellente stratégie de démarcation visuelle.
Jaune vif : IKEA, Post-it, Veuve Clicquot — pour l’optimisme, la visibilité, et l’impact instantané.
Jaune pastel : Banana Republic, Hello Bello, Sunday Riley — le jaune doux qui rassure sans éblouir.
Jaune moutarde : Patagonia (packaging), Maison Standards, The Ordinary (édition limitée) — pour une esthétique cultivée, roots mais maîtrisée. Snapchat a misé sur un jaune franc, hyper visible, pour capter l’énergie d’une génération hyperactive. C’est une couleur peu utilisée dans le digital, et donc une excellente stratégie de démarcation visuelle.
Rose pâle : Glossier, Oui.SNCF, Byredo — pour l’émotion douce, la confiance sensorielle.
Fuchsia / magenta : Barbie (2023), T-Mobile, Fenty Beauty — affirmation, visibilité, audace revendiquée.
Vieux rose / rose poudré : Sézane, Rituals, Pinterest — un mix entre élégance artisanale et féminité subtile. Le rose poudré de Glossier est devenu iconique dans l’univers de la beauté. Il évoque la douceur, l’accessibilité, la féminité sans clichés. C’est aussi une couleur qui fonctionne parfaitement dans le packaging, l’UX, et les campagnes social media.
IBM a toujours joué la carte du bleu et du gris. Le gris permet d’asseoir sa neutralité, sa maturité, sa dimension B2B. Couleur d’interface, de diagramme, de back-end : un choix cohérent à tous les étages, à tous les immeubles même.
Marron clair / caramel : Innocent (jus cacao), Côte d’Or, Vans earth tones — chaleur et accessibilité gustative ou stylistique.
Brun foncé / chocolat : Häagen-Dazs, Lindt, Hermès (packaging vintage) — pour renforcer le patrimoine et le savoir-faire sensoriel. Nespresso utilise des tons marron foncé pour évoquer l'origine, la richesse du café, mais aussi une forme de luxe accessible. Le marron ici n’est pas rustique, il est plutôt élégant, sensoriel, calibré pour créer un univers premium autour d’un geste du quotidien.
Beige clair / sable : COS, Everlane, Typology — pour une neutralité premium, une touche de respiration visuelle.
Taupe / grège : Le Labo, Soeur Paris, Noma — teintes brutes et sophistiquées, incarnant l’artisanat réfléchi. Aesop, marque de soins australienne, mise sur une identité visuelle ultra sobre, dominée par des beiges, gris neutres et blancs cassés. Cette palette véhicule un sentiment d’authenticité, de pureté artisanale, et positionne la marque comme hautement intellectuelle, presque muséale. Moins c’est coloré, plus c’est calibré.
Utiliser plusieurs couleurs dans une identité visuelle peut sembler risqué. Pourtant, certaines marques en ont fait un levier puissant de reconnaissance, d’ouverture et de légèreté. Google, par exemple, joue la carte du multicolore pour symboliser la diversité, la simplicité d'accès et l’universalité de ses services. Son code couleur évoque également un équilibre entre technologie (bleu), innovation (vert), attention (rouge) et créativité (jaune).
Mais au-delà de Google, le multicolore est devenu le totem des entreprises à spectre large, comme Microsoft, eBay, TotalEnergies ou encore Slack, qui l’utilisent pour montrer qu’elles couvrent une pluralité de secteurs, de publics, et d’expertises. Psychologiquement, le multicolore casse l’effet institutionnel ou rigide, puisqu’il donne une impression de mouvement, de curiosité, de vivacité. Il est aussi perçu comme inclusif, créatif, et moins anxiogène pour des cibles jeunes ou généralistes.
Selon une étude Adobe Color Trends 2024, les logos multicolores augmentent de 16 % la reconnaissance spontanée chez les 18–35 ans, et sont associés à plus de tolérance, d’ouverture d’esprit et d’accessibilité. Google n’a pas juste mis quatre couleurs primaires par hasard sur son logo. Chaque teinte représente une composante stratégique : le bleu pour la technologie et la fiabilité, le rouge pour l’attention immédiate, le jaune pour la créativité et la clarté, et le vert pour l’innovation responsable. Ensemble, elles véhiculent l’universalité, la diversité, et l’accessibilité — des valeurs clés pour une entreprise qui s’adresse à tous. Le multicolore, ici, devient un symbole d’inclusivité. D’autres marques comme Microsoft, eBay ou TotalEnergies ont aussi adopté cette approche pour affirmer leur présence globale et leurs multiples expertises, tout en cassant l’image trop institutionnelle d’un seul code couleur.
Chaque nuance, chaque saturation, chaque contraste raconte quelque chose. Chez Pinstrap, on ne "choisit" pas une couleur. On positionne, on oriente, on provoque une émotion qui sert une intention de marque.
Parce qu’un bleu ciel peut vendre une mutuelle, mais un bleu nuit peut en vendre 10 fois plus. Et si tu ne sais pas encore où tu veux emmener ton audience, commence par lui parler dans la bonne teinte.
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Co-fondatrice de Pinstrap. J’aime les pixels bien placés, les mots bien sentis, et les concepts qui laissent une trace (dans la tête, pas dans l’atmosphère). Dotée d'un humour indéniablement violent, je vulgarise les sujets complexes pour que chacun, même le plus éclaté, comprenne les sujets relatifs à la com'/ marketing/ design/ tech etc. En gros je vous facilite la vie et vos projets de fac ou d'école de commerce.