vendredi 4 juillet 2025 à 20:43
Co-fondatrice de Pinstrap. J’aime les pixels bien placés, les mots bien sentis, et les concepts qui laissent une trace (dans la tête, pas dans l’atmosphère). Dotée d'un humour indéniablement violent, je vulgarise les sujets complexes pour que chacun, même le plus éclaté, comprenne les sujets relatifs à la com'/ marketing/ design/ tech etc. En gros je vous facilite la vie et vos projets de fac ou d'école de commerce.
De nombreuses voix émergent, l’IA générative a fait exploser le potentiel créatif de l’IA, mais c’est l’IA agentique (l’IA qui agit), qui est en train de réinventer notre façon d’interagir avec les machines. Si la première écrit du contenu, la seconde exécute un workflow entier et apprend de ses erreurs. Et contrairement à l’engouement souvent éphémère, l’agentique s’inscrit comme l’étape logique et stratégique.
Tu en entends parler partout, elle écrit tes emails, suggère tes titres de séries, génère tes visuels LinkedIn… mais l’IA générative, concrètement, c’est quoi ? Derrière ce nom un peu technique se cache une famille d’algorithmes capables de créer du contenu original à partir d’une base de données. Texte, image, code, son, design, rien ne lui échappe.
L’IA générative, incarnée par ChatGPT, DALL·E, ou Claude, a captivé le grand public en prouvant que l’on pouvait générer du contenu de qualité professionnelle en quelques secondes. Propulsée par des modèles comme GPT‑4 ou Stable Diffusion, elle modélise nos données d’apprentissage et recrée une réalité plausible. Mais une fois le texte, l’image, la musique créée, tout s'arrête. Il faut encore que quelqu’un appuie sur “envoyer”, publie, code ou exécute l’action. Forbes, Reuters et SearchUnify soulignent unanimement ce contraste, la générative “propose”, l’agentique exécute et adapte.
Les modèles les plus puissants du moment, GPT-4, Claude 3, DALL·E, Midjourney, pour ne citer qu’eux, sont tous fondés sur la même architecture de réseau neuronal dite transformer. Leur but étant de repérer les motifs récurrents dans des milliards de données et s’en servir pour générer des choses nouvelles qui ressemblent à ce qu’ils ont déjà vu, mais sans le copier mot pour mot.
Pense à un jeu de devinette à l’échelle planétaire. Tu donnes à l’IA un début de phrase, elle parie sur le mot qui devrait logiquement suivre, puis le suivant, et encore le suivant. Le tout en prenant en compte non seulement la syntaxe, mais aussi le style, la logique, et le contexte global. C’est ça, l’IA générative. Une prédiction à haute fréquence qui donne l’illusion de la pensée.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’elle ne comprend pas, elle calcule. Elle n’agit pas, elle réagit. Elle ne crée que si on la pousse à le faire. Et son plus grand défaut ? Elle peut affirmer avec aplomb des énormités monumentales, parce qu’elle n’a aucun recul sur ce qu’elle produit. On appelle ça des hallucinations. Oui, le mot est bien choisi pour le coup.
L’IA générative a envahi le quotidien des professionnels :
Dans la rédaction : génération d’articles, de scripts, de posts SEO ou de pitchs commerciaux.
Dans le design : création de moodboards, illustrations de concepts, visuels pour les réseaux sociaux.
Dans le code : assistance au développement, autocomplétion, refactoring.
Dans la musique : composition de jingles, boucles sonores, arrangements originaux.
Dans la 3D : génération d’environnements virtuels, prototypage de personnages, texturing dynamique.
Avec l’IA agentique, on entre dans une nouvelle dimension, celle où les modèles définissent un objectif, bouclent des cycles d'action, ajustent leur stratégie et prennent des décisions sans surveillance humaine constante.
Et donc, si l’IA générative s’amuse à produire du contenu sur commande, l’IA agentique, elle, prend des décisions, agit, poursuit des objectifs, et parfois même, sans qu’on lui ait explicitement demandé quoi que ce soit. Ce n’est pas un outil qui répond, c’est un système qui agit. Et c’est précisément ce changement de paradigme qui fait trembler l’industrie, nous passons d’une intelligence réactive à une intelligence proactive.
Salesforce, IBM, OpenAI et DeepMind développent des agents capables de gérer les workflows, de planifier des tâches, de relancer des actions et d’apprendre en continu. Selon un document d’ArXiv, ce paradigme implique la coopération de plusieurs agents spécialisés dans un système.
Un cas d’usage concret ? Un assistant patient, organisation de rendez-vous, envoi de rappels, réception de feedback, ajustement du suivi en temps réel. Un cycle complet qui se passe sans intervention humaine. D’après ServiceNow, en santé, ce type d’agent réduit la charge administrative de 52 % . Pas mal, pour une “simple IA”.
Les premiers agents IA remontent aux années 90 (systèmes experts) puis aux multi-agents programmés à la main, et la racine du mot “agentique” vient de “l’agentivité”, ou la capacité à agir de façon indépendante dans un environnement. Contrairement à une IA générative qui attend patiemment ton prompt comme un élève modèle, l’IA agentique agit avec intention. Elle prend des décisions seule, poursuit des objectifs définis à l’avance, et adapte sa stratégie en fonction du contexte réel. Elle est donc par nature proactive, autonome, contextuelle et adaptative.
Et donc aujourd’hui, les choses ont changé, elle s'appuie sur le reinforcement learning, le prompt chaining, la mémoire contextuelle et la collaboration en temps réel entre agents. Le concept évolue donc vers cette 3ème vague de l’IA, où la génération n’est qu’un outil parmi d’autres, et où l’agent orchestral coordonne des actions multiples avec intelligence adaptative.
Tout repose sur un cycle agentique en 4 temps (percevoir, raisonner, agir, apprendre). C’est la base.
Je te prends un exemple dans le domaine de la logistique. Un agent IA intégré dans un entrepôt perçoit en temps réel les niveaux de stock, la météo, les retards fournisseurs, et la demande client. Il anticipe une rupture sur un produit clé, réorganise les priorités de livraison, passe automatiquement une commande, et ajuste les itinéraires des camions en fonction des conditions de circulation. Puis il analyse les résultats et optimise sa stratégie pour les jours suivants. Simple, efficace, prévoyant.
Tu te dis probablement “et tout ça, coordonné par des LLMs ?” Souvent, oui. Les grands modèles de langage type GPT ou Claude jouent un rôle central dans ces systèmes, mais pas pour tout faire, ils orchestrent les flux, distribuent les tâches, appellent les bons outils au bon moment (base de données, plugin, app tierce, API, etc).
L’IA agentique est modulaire, elle compose avec des fonctions spécialisées, agencées autour d’un but. Le LLM c’est donc chef d’orchestre, pas le musicien.
Critère | IA générative | IA agentique |
---|---|---|
Fonction principale | Génération de contenu | Exécution autonome de workflows multiples |
Niveau de décision | Réactif (prompt -> output) | Proactif (objectif -> plan -> action -> ajustement) |
Autonomie | Faible, assistée | Forte, multi-étapes, auto-ajustée |
Exemples d’application | Rédaction, création visuelle, synthèse | Support client, logistique, santé, gestion, finance |
Gouvernance & sécurité | Moins critique, surtout création | Essentielle : gestion des erreurs, explication, traçabilité |
Et cette opposition se ressent dans les usages adoptés par les entreprises à forte maturité IA, qui cherchent à industrialiser des workflows complets, pas seulement à produire des contenus isolés.
L’agentique soulève des défis éthiques, techniques et législatifs. Les chercheurs, comme Mukherjee et Chang, alertent sur le domaine gris moral, où l’on confie des décisions à l’IA sans garantir la responsabilité humaine. Il faut également créer des cadres de gouvernance, des systèmes transparents, des journaux d’action (logs), voire des audits obligatoires pour éviter les dérives.
En parallèle, le besoin de robustesse contre les erreurs est crucial. N’importe quel bug dans une IA agentique peut générer des actions incorrectes allant jusqu’à des dégâts matériels. Les systèmes doivent donc être résilients, monitorés et capables de rétrograder en contrôle manuel.
Pour récapituler et bien comprendre le tout :
L’IA générative (des modèles ex ChatGPT ou DALL·E) sont comme le moteur créatif. Cette dernière écrit, imagine et génère. L’IA agentique, elle, agit comme un cerveau de commande autonome, c’est-à-dire qu’elle réfléchit, planifie et agit. On est bons ?
Ces 2 composantes cohabitent fréquemment dans le même univers (workflow, application, plateforme), mais leurs missions diffèrent radicalement :
L’IA générative répond à un prompt en produisant du contenu (texte, image, code).
L’IA agentique, ou IA agent, exploite ces contenus pour piloter des séquences d’actions ou prendre des décisions concrètes, souvent sans sollicitation explicite.
IBM note que l’IA agentique allie la créativité d’un LLM à la rigueur d’un système autonome, avec NLP, apprentissage par renforcement, mémoire contextuelle, etc.
L’architecture d’une IA agentique :
Au cœur se trouve un LLM central capable d’orchestrer l’ensemble, ce cerveau lit les données, prend des décisions, puis coordonne les actions. À ses côtés, des modules de perception ultra‑spécifiques scrutent l’environnement interne ou externe (bases de données, capteurs, APIs) pour alimenter le cerveau.
Quand vient le moment d’agir, des outils (tools) spécialisés entrent en scène, chacun destiné à une tâche précise (envoi de mails, requêtes sur une base, déclenchement d’un workflow). Une mémoire persistante garde le contexte au fil des interactions, permettant à l’agent de se souvenir de ses décisions passées et du contexte global (contrairement à l’IA générative, limitée à une fenêtre de contexte temporaire). Enfin, un moteur d’apprentissage par renforcement affine les performances en continu, adaptant les choix en fonction des retours du réel.
L’architecture d’une IA générative :
À l’inverse, un modèle d’IA générative est un système plus compact, un LLM entraîné pour optimiser la qualité de génération (texte, image ou code) mais sans capacité à percevoir son environnement, à mémoriser au-delà du prompt, ou à exécuter des actions autonomes.
L’IA agentique n’exclut pas l’IA générative, bien au contraire, elle l’exploite comme un outil essentiel dans son système.
Un agent IA dédié au support client, par exemple, peut générer une réponse personnalisée grâce à un modèle génératif, puis décider quand escalader le dossier à un humain ou relancer automatiquement selon le ressenti du client. Pendant ce temps, il peut également puiser dans des bases de connaissances pour contextualiser sa réponse, sans jamais perdre le fil.
Le terme “agent IA” désigne un programme autonome, ciblé sur une tâche précise. Il capte son environnement, prend des décisions et agit selon un objectif défini. Mais l’IA agentique, elle, est un paradigme global, c’est-à-dire une architecture composée de plusieurs agents IA spécialisés qui collaborent pour atteindre un but complexe.
Agents IA : instances autonomes, chaque agent excelle dans une fonction (extraction d’informations, analyse de données, exécution d’actions).
IA agentique : écosystème orchestré combinant ces agents, leur attribuant des rôles, coordonnant les interactions, et alignant l’ensemble sur une stratégie.
Et donc, un système agentique bien conçu organise la collaboration de multiples agents.
Si tu veux encore “bricoler des prompts” pendant que les autres construisent des systèmes autonomes capables d’agir, apprendre et performer… libre à toi.
Nous on te juge. Mais si tu veux changer la donne, viens on t’explique comment parler MCP, agents, orchestration…
Discutons de vos besoins et voyons comment nous pouvons vous accompagner dans la réalisation de vos objectifs.